John Main OSB, extrait de Essential Writings, éd. Laurence Freeman (Marynoll, NY : Orbis, 2002), p. 109.

Le but de la récitation du mantra est d’en faire le centre de notre attention. Nous ne pensons à rien et nous ne poursuivons pas les idées qui peuvent nous venir à l’esprit. Nous laissons tomber tout cela dans un silence de plus en plus profond, où le seul son est celui du mantra. Le mantra lui-même nous enseignera la patience nécessaire pour le prononcer. Il nous enseignera également l’humilité nécessaire. En méditant, nous ne cherchons pas à posséder Dieu ni à parvenir à une compréhension profonde de Dieu. Nous cherchons simplement à accepter le don de notre propre création, aussi pleinement que nous le pouvons actuellement, et à y répondre aussi généreusement que possible. Pour y parvenir, nous apprenons à rester immobiles, silencieux, et dans une sincère humilité.

Dans le langage courant, l’essence de la méditation consiste à renoncer à l’ego. Nous n’essayons pas de voir avec l’ego ce qui se passe. La vision de l’ego est limitée par son propre égocentrisme. L’œil avec lequel nous voyons sans limite est l’œil qui ne peut pas se voir lui-même. Le paradoxe de la méditation est qu’une fois que nous renonçons à essayer de voir et de posséder, nous voyons tout et tout est à nous.

Après la méditation

Mary Oliver, extrait de « October », New and Selected Poems (Boston : Beacon Press, 1992), p. 62.

Parfois, à la fin de l’été, je ne touche à rien,
ni aux fleurs, ni aux mûres débordant des fourrés ;
je ne boirai pas l’eau de l’étang,
je ne nommerai pas les oiseaux ni les arbres ;
Je ne murmurerai pas mon propre nom.

Un matin
le renard descendit la colline, resplendissant et confiant,
et ne me vit pas –  et j’ai pensé :
C’est donc cela le monde.
Je n’en fais pas partie.
Il est magnifique.