Home 2024 mai 05 Lectures hebdomadaires – La plénitude du mystère

Lectures hebdomadaires – La plénitude du mystère

John Main OSB, extrait de “The Silence of Love”, Word Made Flesh (Norwich: Canterbury, 2009), pp. 29-30.

Le langage est tellement impuissant à exprimer la plénitude du mystère. C’est la raison pour laquelle le silence absolu de la méditation est d’une importance suprême. Nous ne cherchons pas à penser à Dieu, à parler à Dieu ou à imaginer Dieu. Nous nous tenons dans ce silence stupéfiant, ouvert au silence éternel de Dieu. Nous découvrons en méditation, par la pratique et par l’enseignement quotidien de l’expérience, qu’il est, pour tous, notre milieu naturel. Nous sommes créés pour cette expérience et notre être s’épanouit et s’élargit dans ce silence éternel.

Mais déjà, le mot « Silence » dénature l’expérience et peut faire peur à beaucoup de gens, parce qu’il suggère une expérience négative, la privation de son ou de langage. Les gens craignent que le silence de la méditation soit de nature régressive, mais l’expérience et la tradition nous enseignent que le silence de la prière n’est pas l’état pré-linguistique mais post-linguistique dans lequel le langage a accompli sa tâche de nous conduire à travers et au-delà de lui-même et de tout l’univers de la conscience mentale. Le silence éternel n’est privé de rien, et il ne nous prive de rien. C’est le silence de l’amour, de l’acceptation sans réserve et sans condition. […]

Nous nous savons aimés, ce qui nous permet d’aimer. La méditation est une façon d’achever ce cycle de l’amour. Par notre ouverture à l’Esprit qui demeure dans notre cœur, et qui, en silence, est amour pour tous, nous entamons le cheminement de la foi. Nous finissons dans la foi parce qu’il y a toujours un nouveau commencement à la danse éternelle de l’être-dans-l’amour.

Après la méditation

Denise Levertov, “Altars” [Autels], dans The Stream & the Sapphire: Selected Poems on Religious Themes (New York: New Directions, 1997), pp.30.

 1
Encore devant ton autel, Seigneur silencieux.
Et ici le bruit des eaux tumultueuses,
le chant d’une colombe.

Tous les temples ne servent pas
de lieu de repos.
Mais ici, aujourd’hui,
par-dessus le son continu de la rivière,
sous le soliloque de la colombe,
ton silence hospitalier.

 2
Encore devant ton autel, Seigneur silencieux.

Ta présence se signale
par des interventions inédites
comme ces paniers légendaires remplis
de pain et de vin, découverts
à la porte d’une personne sans ressources
qui rentre à la maison les mains vides
après une journée à rechercher du travail.