Pourquoi renoncer à soi

John Main OSB, extrait de « Why We Renounce Ourselves » dans The Way of Unknowing (New York: Crossroad, 1990), p. 11.

Lorsque nous méditons, non seulement nous prenons du recul par rapport à nos activités individuelles, mais nous commençons à apprendre à trouver un tout nouveau terrain sur lequel nous appuyer. Nous découvrons un enracinement de l’être qui n’est pas en nous, parce que nous nous découvrons enracinés en Dieu. Enracinés en Dieu qui est Amour. Cela se produit parce que nous apprenons le courage de détourner notre attention de nous-mêmes. Nous apprenons à arrêter de penser à nous et à nous autoriser à être. La leçon consiste à être immobile et se taire, et dans cette immobilité et ce silence, nous nous retrouvons en Dieu, dans l’amour.

Après la méditation

Margaret Gibson, « What It Takes », Not Hearing the Wood Gruush (Baton Rouge : LSU Press, 2018), p. 31.

Ce qu’il faut

Le feu ne s’allume pas – pas de flamme –
alors je tourne et retourne les nouvelles quotidiennes, puis j’y ajoute
les moments les plus sombres de mon enfance,
les cheveux de ma brosse à cheveux,
les rires creux, et puis, comme des volutes de charpie
sortant de la trappe du sèche-linge,
tout ce qui reste en moi d’aspiration,
d’attente, de désir.
Il faut un certain temps pour pénétrer
la grande vérité
de la destruction bienveillante du feu,
ce qu’elle enseigne quand les bûches s’enflamment enfin
et que la mélodie du rayonnement
entoure chacune de mes pensées
denses et matériellement dignes ou indignes
qui encombrent l’espace infini du cœur – le cœur,
qui veut seulement s’ouvrir.
Mon Dieu, ce qu’il faut pour enflammer les scories
des illusions chéries – alors restons là
à regarder la combustion.
Le bruit est celui du vent sur les vastes champs d’étoiles.
Le pardon peut ressembler à cela. La grâce aussi.