Home 2022 novembre 27 Lectures hebdomadaires – La fontaine intérieure

Lectures hebdomadaires – La fontaine intérieure

Extrait de la Lettre de Laurence Freeman OSB dans Bulletin trimestriel de la WCCM France, octobre 2007.

Une communauté d’amour ne se dissout pas lorsque sa taille s’étend ou diminue. Elle ne s’accroche pas aux amis qu’elle s’est faits, ne se défend pas contre les étrangers, ne fait pas payer un droit d’entrée et ne vérifie pas les références des personnes. Elle ne cesse d’explorer l’expérience de l’amour dont elle est issue et à laquelle elle conduit, un sommet d’où l’on voit l’infini de l’amour […].

De même que nous ne mesurons pas les progrès de la méditation par des résultats ou des sentiments, la croissance d’une communauté d’amour est personnelle, intérieure et non statistique. Apprendre cela est peut-être ce que signifie réellement la croissance d’une communauté d’amour : que l’intérieur et l’extérieur obéissent aux mêmes lois. […] Une communauté d’amour demande beaucoup de travail, tout comme le travail intérieur de la méditation, mais son mystère apparaît dans la grâce, comme un don gratuit de l’esprit qui commence l’œuvre à son début et voit son achèvement dans l’éternel présent. C’est cette œuvre de l’esprit que nous célébrons.

 

Après la méditation

 

 

Rumi, « Deux sortes d’intelligence » dans The Essential Rumi, tr. Coleman Barks (Edison, NJ : Castle Books, 1997) p. 178.

Il existe deux sortes d’intelligence :
l’une acquise à l’école
lorsque l’enfant retient des faits et des concepts
à partir des livres et des paroles du maître,
puisant des informations dans les sciences traditionnelles
et les sciences nouvelles.

Avec cette intelligence, on s’élève dans le monde.
On est classé devant ou derrière les autres
selon son aptitude à retenir les informations.
On vaque d’un domaine à l’autre de la connaissance,
accumulant toujours plus d’inscriptions sur des tablettes conservées.

Il existe une autre sorte de tablette,
une tablette déjà remplie et conservée au dedans de soi,
une source qui déborde de son écrin.
Une fraîcheur au cœur de la poitrine.
Cette autre intelligence ne jaunit pas, ne stagne pas.
Elle est fluide et ne vient pas de l’extérieur vers l’intérieur
par les canaux de l’érudition.

Ce second savoir est une fontaine
qui s’écoule de l’intérieur de vous vers l’extérieur.