Home 2022 novembre 06 Lectures hebdomadaires – Nous nous éveillons pour nous agenouiller

Lectures hebdomadaires – Nous nous éveillons pour nous agenouiller

Laurence Freeman OSB, extrait de « Christian Faith » dans First Sight : The Experience of Faith, Londres, Continuum, 2011, p. 102.

Lorsqu’on reconnaît et retient la dimension contemplative de l’évangile, les métaphores et les formes de l’Église commencent à changer. Elles deviennent plus justes et plus inclusives. Les femmes trouvent l’égalité dans un monde dominé par les hommes. On ne dit pas aux homosexuels qu’ils sont « dérangés ». [Les réfugiés ne sont pas diabolisés.] Les questions de justice sociale et environnementale deviennent aussi importantes que la protection de la doctrine. Lorsqu’elle respire de la prière de l’esprit et du cœur, et pas seulement celle du culte public ou de la dévotion privée, l’Église fait l’expérience collective de la transcendance inhérente à la foi. Devenant moins égocentrique, elle voit qu’elle sert le Royaume qu’elle est censée communiquer mais ne doit pas s’y identifier. A l’air pur de la contemplation, la foi grandit et la croyance se place au juste niveau.

Le langage que nous utilisons à propos de Jésus change également. Nous ne parlons plus de lui comme s’il était le capitaine de l’équipe gagnante, vainqueur des autres, ou comme un juge venu condamner le monde. L’idée de sacrifice et de rédemption prend un sens plus subtil et plus mystique. En considérant Jésus comme le médecin divin, la parole qui guérit tout, l’Église commence à parler un langage que le monde peut comprendre.

 

Après la méditation

 

 

Annie Lighthart, « Les cent noms de l’amour », dans Healing the Divide : Poems of Kindness and Connection, James Crews ed., Brattleboro, VT : Green Writers Press, 2019, p. 62.

LES CENT NOMS DE L’AMOUR

Les enfants sont allés se coucher.
Nous sommes si fatigués
que nous pourrions nous replier soigneusement derrière nos yeux
et dormir à mi-mot,
dormir debout au chaud
parmi les créatures de la grange,
nous pencher l’un vers l’autre et dormir,
nous oublier complètement dans le velours,
le pardon du sommeil.

Puis un petit cri,
comme le craquement d’une allumette :
une voix d’enfant ;
et s’allument les cent noms de l’amour
tandis que nous nous levons
et parcourons le couloir.

Cent nuits nous nous réveillons ainsi,
nous nous réveillons de notre nulle part
pour nous agenouiller dans l’obscurité près des petits lits.
Cent fleurs s’ouvrent dans nos mains,
un nom d’amour écrit sur chacune d’elles.