Home 2022 août 28 Lectures hebdomadaires – Se retourner et rentrer en soi-même

Lectures hebdomadaires – Se retourner et rentrer en soi-même

Laurence Freeman OSB, extrait de Jésus, le Maître intérieur, Paris, Albin Michel, 2002.

Le seul moment où nous pouvons rencontrer Dieu c’est maintenant, le seul endroit c’est ici. La méditation est le processus du retour à l’ici et maintenant. Or, dès que l’on s’assoit, on réalise combien l’on est si peu ici et maintenant. […] Les sentiments de culpabilité ou de découragement devant tant de distraction sont hors sujet. Accepter la réalité de la distraction est simplement une étape dans la connaissance de soi, l’acceptation de soi, processus qui constitue le cheminement spirituel. Dans ses stades initiaux, nous l’appelons repentir – vision et acceptation de nous-mêmes tels que nous sommes. Étape humiliante pour l’estime de soi. La méditation nous ramène bien vite à l’humilité. Encore et encore, nous revenons au mantra, apprenant ainsi, le sens de l’humilité et de la fidélité. Comme le fils prodigue, nous « reprenons nos esprits » non pas une fois mais autant de fois qu’il est nécessaire. Nous nous retournons et rentrons en nous-mêmes. Nous apprenons qui est vraiment ce Père qui nous accueille si humblement à chacun de nos retours et nous appelle à rejoindre la fête de la vie qu’il a préparée pour nous.

 

Après la méditation

 

 

Franz Wright, « Did This Ever Happen to You », dans God’s Silence, New York, Knoph, 2006, p. 22.

Cela vous est-il arrivé ?

Un nuage de couleur marbrée a englouti le soleil et s’est immobilisé,
un écureuil maigre a boité vers moi alors que je traversais le parc vide et s’est figé,
la dernière ou l’avant-dernière feuille d’automne est tombée
mais avant qu’elle ne touche la terre,
j’ai entendu la voix de ma mère prononcer mon nom d’une clarté frappante.
Et en un instant,
je suis passé au-delà du chagrin et de la terreur,
et j’ai été transporté dans l’obscurité lumineuse et sans image
d’où je viens et que je suis.
Personne n’est plus fort que le pardon.