Home 2022 juillet 03 Lectures hebdomadaires – L’Esprit est partout

Lectures hebdomadaires – L’Esprit est partout

Laurence Freeman OSB, extrait de « Lettre Quatre », Un monde de silence, Montréal, Le Jour éditeur, 1998.

Face à nos crises contemporaines, nous devons nous demander pourquoi nous méditons. Nous ne nous le demandons pas pour saper notre engagement mais pour l’affiner et l’approfondir. Nous ne sommes pas à la recherche d’expériences intéressantes. La méditation n’est pas une technologie de l’information. Il s’agit de la connaissance qui rachète, de la conscience pure : savoir, pas seulement savoir sur. La méditation n’augmente pas notre capital d’informations. Nous nous détournons de notre collecte et tri habituels d’informations pour nous tourner vers une connaissance qui n’est pas quantifiable, une connaissance qui unifie plutôt qu’elle n’analyse.

Le sentiment de folie ou d’improductivité est le signe positif que nous sommes conduits par « un esprit de sagesse qui nous révèle Dieu et nous le fait vraiment connaître » (Éphésiens 1,17). Cette connaissance rédemptrice et recréatrice est la sagesse qui manque à notre époque. Nous pouvons la reconnaître et la distinguer de ses contrefaçons car elle ne revendique aucun pronom possessif. Personne ne prétend qu’elle est la sienne. Elle est la conscience de l’Esprit Saint et, par conséquent, elle est la source de toute action véritablement aimante. Face à la tragédie la plus décourageante, elle est aussi proche de nous que nous le sommes de notre être véritable.

 

Après la méditation

 

 

William Stafford, « In The Book », dans The Way it is: New and Selected Poems, Minneapolis, Graywolf Press, 1998, p. 169.

Une main apparaît.
Elle écrit sur le mur.
Juste une main qui bouge dans l’air,
et qui écrit sur le mur.

Une voix vient et dit ces mots :
« Tu as été pesé,
tu as été jugé,
et tu as échoué. »

La main disparaît,
la voix s’éteint dans le silence.
Et un esprit s’agite et remplit la pièce,
tout l’espace, toutes choses.

Tout dans Le Livre demande :
« Qu’as-tu fait de mal ? »

Mais l’Esprit dit :
« Venez à moi, vous qui avez besoin de réconfort. »

La main, le mur, la voix ont disparu,
mais l’Esprit est partout.
L’histoire se termine à l’intérieur du livre,
mais à l’extérieur, où que vous soyez –

Elle continue.