Home 2021 février 21 Lectures hebdomadaires – Ne pas s’inquiéter

Lectures hebdomadaires – Ne pas s’inquiéter

Laurence Freeman osb, Jésus le Maître intérieur, chap. 10 « La Méditation », Albin Michel, 2002, p. 270-271.

En disant qu’il ne faut pas nous inquiéter, Jésus ne nie pas la réalité des problèmes quotidiens. C’est l’anxiété qu’il nous demande d’abandonner, non la réalité. Apprendre à ne pas s’inquiéter est une tâche ardue… [Cependant], même le mental moderne, malgré son « trouble du manque d’attention », dispose de la capacité naturelle de rester tranquille et de dépasser les fixations. Au fond de lui-même, il découvre une clarté qu’il possède en propre, où il peut demeurer en paix, débarrassé de ses inquiétudes. La plupart d’entre nous ont bien une demi-douzaine d’inquiétudes favorites que nous suçons inlassablement comme des bonbons amers, et dont, pour rien au monde, nous ne voudrions nous séparer. Or, Jésus nous exhorte à dépasser la peur d’abandonner nos inquiétudes, la peur de la paix elle-même. La pratique de la méditation est une manière de mettre en pratique son enseignement sur la prière ; elle prouve par l’expérience que le mental humain peut vraiment choisir de ne pas s’inquiéter.

Ce n’est pas un choix au sens où nous choisissons une marque sur les rayons d’un magasin. C’est le choix de s’engager. La voie du mantra est un acte de foi et non un exercice de la toute-puissance de l’ego. Tout acte de foi cache une déclaration d’amour. La foi prépare le terrain où la graine du mantra germera dans l’amour. Nous ne créons pas le miracle de la vie et de la croissance par nous-mêmes, mais nous sommes responsables de son déploiement. Accéder à la paix du mental et du cœur – au silence, à l’immobilité et à la simplicité – exige non pas la volonté d’un super-fonceur mais la fidélité dans le temps et l’attention inconditionnelle d’un disciple.

 

Après la méditation

 

 

Mary Oliver, « Swimming One Day in August » [Nager un jour d’août] dans Red Bird, Boston, Beacon Press, 2008, p. 56.

Nager un jour d’août

Il est temps maintenant, ai-je dit,
d’approfondir et d’apaiser mon esprit
parmi le flux des événements.

Quelque chose m’avait tellement contrariée
que j’ai cru que mon cœur allait se briser.
Je veux dire, la part mécanique.

Je suis descendue dans l’après-midi
vers la mer
qui m’a portée, jusqu’à ce que je m’apaise.

Pour demain, qui sait ce qu’il sera.
Sinon qu’il sera temps, encore une fois,
d’approfondir et d’apaiser mon esprit.