Home 2020 décembre 12 Lectures hebdomadaires – Voir la réalité

Lectures hebdomadaires – Voir la réalité

Laurence Freeman OSB, extrait de : Aspects of Love : On Retreat with Laurence Freeman, Londres : Medio Media, 1997, p. 54.

Nous pouvons apprendre à voir la réalité. Le simple fait de la voir et de vivre avec elle est une guérison. Cela nous apporte une nouvelle forme de spontanéité, celle d’un enfant qui apprécie la fraîcheur de la vie, le caractère direct de l’expérience. Nous devons retrouver cette spontanéité pour entrer dans le royaume. C’est la spontanéité de la vraie moralité, celle de faire naturellement ce qui est juste, de ne pas vivre selon des règles mais selon la seule moralité, celle de l’amour. L’expérience de l’amour nous donne une capacité renouvelée de vivre avec moins d’efforts. Notre vie devient moins combattive, moins compétitive, moins possessive car elle nous ouvre à ce que l’amour nous a fait tous entrevoir d’une certaine manière à un moment donné : que notre nature fondamentale est joyeuse. Au fond de nous, nous sommes des êtres joyeux. Si nous pouvons apprendre à savourer les dons de la vie et à voir ce qu’est vraiment la vie, nous serons mieux équipés pour vivre avec ses tribulations, ses chagrins et ses souffrances et pour les traverser. C’est ce que nous apprenons doucement, lentement, jour après jour, en méditant. La méditation nous amène à comprendre les merveilles de l’ordinaire. Nous devenons moins dépendants de la recherche de formes extraordinaires de stimulation ou de distraction. Nous commençons à découvrir, dans les choses très ordinaires de la vie quotidienne, que ce rayonnement de l’amour présent en arrière-fond, cette puissance omniprésente de Dieu, est partout et à tout moment.

 

Après la méditation

 

 

Joy Harjo, « Eagle Poem », How we became Human : New and Selected Poems : 1975-2001, New York, Norton, 2002, p. 85.

Pour prier, vous vous ouvrez tout entier
au ciel, à la terre, au soleil, à la lune,
à une voix unique qui est vous.
Sachez qu’il y a plus,
et que vous ne pouvez pas le voir, l’entendre, le savoir,
sauf dans des moments durables de croissance,
et dans des langues qui ne sont pas toujours audibles
sinon en se mouvant dans d’autres cercles.
Comme l’aigle, ce dimanche matin, au-dessus de la Rivière Salée.
Des cercles dans le ciel bleu, dans le vent,
ont frôlé nos cœurs de leurs ailes sacrées.
Nous vous voyons, nous nous voyons et nous savons
que nous devons faire preuve de la plus grande attention
et la plus grande gentillesse en toutes choses.
Inspirez, sachant que nous sommes faits de tout cela,
et respirez, sachant que nous sommes vraiment bénis
parce que nous sommes nés,
et que nous allons bientôt mourir
dans un vrai cercle en mouvement,
comme l’aigle qui tourne le matin en nous.
Nous prions pour que cela se fasse dans la beauté.
Dans la beauté.