Home 2019 octobre 13 Lectures hebdomadaires – En contact avec l’Esprit-Saint

Lectures hebdomadaires – En contact avec l’Esprit-Saint

John Main o.s.b., « Un espace où être », Le Chemin de la méditation, Bellarmin, 2001, pp. 154-156.

Pour se connaître, se comprendre et […] se mettre soi-même et ses problèmes en perspective, il suffit d’entrer en contact avec son esprit. Toute compréhension de soi procède de l’appréhension de soi comme être spirituel, et seul le contact avec l’Esprit Saint universel peut nous assurer la profondeur et la largeur de vues nécessaires pour comprendre.

La voie de la méditation est très simple. Il suffit d’être aussi immobile que possible, de corps et d’esprit. […] Apprendre à méditer, c’est apprendre à se détacher de l’activité de la pensée et de l’imagination, et à se reposer dans les profondeurs de l’être. Rappelez-vous toujours cela. Ne pensez pas, n’utilisez pas d’autre mot que votre mot, n’imaginez rien. Faites simplement résonner ce mot, dites-le dans les profondeurs de votre esprit et écoutez-le. Concentrez sur lui toute votre attention.

Pourquoi est-ce si efficace ? Fondamentalement, parce que cette pratique donne à notre esprit l’espace dont il a besoin pour respirer. Elle donne à chacun l’espace où être soi-même. Quand vous méditez, vous n’avez nul besoin de vous excuser d’être qui vous êtes, nul besoin de vous justifier. Vous n’avez qu’à être vous-même, qu’à accepter des mains de Dieu le don de votre être.

 

Après la méditation

 

 

Christiane Singer, Les Âges de la vie, Paris, Albin Michel, 1990.

Assise sur un rocher

Assise sur un rocher, je laisse le froid visiter l’épaisseur de mes jupes. Me traversent le crissement et les bruits, l’odeur de la terre. Suspension. Pointe aiguë. L’envie de crier. Soudaineté de la perfection.

Je n’écoute pas. Les sons me recouvrent comme un lichen. Je ne regarde pas. Les branches et leurs ombres poussent dans mes yeux ouverts. Je ne respire pas. Un souffle régulier m’habite et me scande. Je ne flaire pas. Les odeurs m’enfouissent au ventre leurs rhizomes.

Absence et suspension. Où allais-je chercher l’aventure ?

Une escapade semblable permet au moins deux découvertes : en ne faisant rien, celui qui n’a rien fait a déjà fait beaucoup ; et ce qu’il faut à l’homme pour aller au bout de ses rêves et de ses possibilités n’est rien d’autre que ce qu’il a déjà : son corps.

Dès lors, tout s’éclaire. Ce que la méditation a de si suspect pour l’ordre social et économique, c’est qu’elle nous apprend à nous mouvoir ailleurs, dans un univers dont les richesses innombrables échappent aux circuits monétaires et marchands.