Home 2019 mai 19 Lectures hebdomadaires – Renoncer à nous-même pour nous enrichir de Dieu

Lectures hebdomadaires – Renoncer à nous-même pour nous enrichir de Dieu

John Main o.s.b., Essential Writings, « Letting Go » (lâcher prise), Modern Spiritual Masters Series, Maryknoll, NY, Orbis, 2002, p. 127.

Pour les Occidentaux, l’une des choses les plus difficiles à comprendre, c’est qu’il n’y a pas attendre de la méditation que quelque chose se passe. Mais nous sommes tellement imprégnés de la mentalité des techniques et de la production que, forcément, nous pensons d’abord que nous sommes en train d’essayer de produire un événement, de faire en sorte que quelque chose arrive. […] Or, la première chose à comprendre, c’est que la méditation n’a rien à voir avec la production d’un événement. En fait, le but fondamental de la méditation est exactement le contraire, c’est simplement d’apprendre à devenir pleinement attentif à ce qui est, apprendre directement de la réalité qui nous soutient. […]

Il arrive si souvent que nous vivions à une très faible part de notre potentiel. […] Si seulement nous voulions nous détacher du moi pour aller vers l’autre, l’expansion de notre esprit serait sans limite. Un détachement total, ce que le Nouveau Testament appelle une conversion. Nous sommes invités à briser les chaînes de nos limites pour ne plus être retenus prisonniers de notre ego contraignant. La conversion est simplement cette expansion libératrice qui advient lorsque nous renonçons à nous-mêmes pour le Dieu infini. C’est aussi apprendre à aimer Dieu, de même qu’en se tournant vers Dieu, nous apprenons à nous aimer les uns les autres. En aimant, nous sommes enrichis au-delà de toute mesure. Nous apprenons à vivre des infinies richesses de Dieu.

 

Après la méditation

 

W. S. Merwin, “Finding a Teacher”, in Migration: New and Selected Poems, Port Townsend, WA, Copper Canyon Press, 2005, pp. 206-207.

Trouver un maître

Dans les bois j’ai rencontré un vieil ami en train de pêcher
je lui ai posé une question
il a dit Attends
les poissons montaient des profondeurs du torrent
mais sa ligne ne bougeait pas
j’ai attendu
c’était une question sur le soleil

sur mes deux yeux
mes oreilles ma bouche
mon cœur la terre et ses quatre saisons
mes pieds où je me tenais
où j’allais

elle me glissa des mains
comme si c’était de l’eau
allant dans la rivière
elle coula sous les arbres
elle s’enfonça sous des coques de navire loin très loin
et s’en alla sans moi
puis où je me tenais la nuit tomba

je ne savais plus que demander
j’étais sûr que sa ligne n’avait pas d’hameçon
je compris que j’allais rester et manger avec lui.