Home 2019 janvier 20 Lectures hebdomadaires : Choisir de ne pas s’inquiéter

Lectures hebdomadaires : Choisir de ne pas s’inquiéter

Laurence Freeman osb, Jésus le Maître intérieur, chap. 10 « La Méditation », Albin Michel, 2002, p. 270-271.

En disant qu’il ne faut pas nous inquiéter, Jésus ne nie pas la réalité des problèmes quotidiens. C’est l’anxiété qu’il nous demande d’abandonner, non la réalité. Apprendre à ne pas s’inquiéter est une tâche ardue… [Cependant], même le mental moderne, malgré son « trouble du manque d’attention », dispose de la capacité naturelle de rester tranquille et de dépasser les fixations. Au fond de lui-même, il découvre une clarté qu’il possède en propre, où il peut demeurer en paix, débarrassé de ses inquiétudes. La plupart d’entre nous ont bien une demi-douzaine d’inquiétudes favorites que nous suçons inlassablement comme des bonbons amers, et dont, pour rien au monde, nous ne voudrions nous séparer. Or, Jésus nous exhorte à dépasser la peur d’abandonner nos inquiétudes, la peur de la paix elle-même. La pratique de la méditation est une manière de mettre en pratique son enseignement sur la prière ; elle prouve par l’expérience que le mental humain peut vraiment choisir de ne pas s’inquiéter. […]

Choisir de dire le mantra fidèlement et d’y revenir chaque fois que survient une distraction exerce la liberté que nous avons de faire attention. Ce n’est pas un choix au sens où nous choisissons une marque de café plutôt qu’une autre. C’est le choix de s’engager. La voie du mantra est un acte de foi et non un exercice de la toute-puissance de l’ego. Tout acte de foi cache une déclaration d’amour. La foi prépare le terrain où la graine du mantra germera dans l’amour. Nous ne créons pas le miracle de la vie et de la croissance par nous-mêmes, mais nous sommes responsables de son déploiement. Accéder à la paix du mental et du cœur – au silence, à l’immobilité et à la simplicité – exige non pas la volonté d’un super-fonceur mais la fidélité dans le temps et l’attention inconditionnelle d’un disciple.

 

Après la méditation

 

 

Denise Levertov, « The Avowal: For Carolyn Kizer and John Woodbridge, Recalling Our Celebration of George Herbert’s Birthday, 1983 » [L’aveu : Pour Carolyn Kizer et John Woodbridge, en mémoire de l’anniversaire de George Herbert’s, 1983], in: The Stream and the Sapphire, Selected Poems on Religious Themes, NY, New Directions, 1997, p. 6.

 

Comme les nageurs osent
s’allonger face au ciel
et l’eau les porte,
comme les faucons
planent dans l’air
et l’air les soutient,
ainsi voudrais-je apprendre à tomber
en chute libre, et flotter
dans l’étreinte profonde de l’Esprit du Créateur,
sachant qu’aucun effort n’obtient
cette grâce qui embrasse tout.