Home 2018 octobre 28 Lectures hebdomadaires – La pauvreté

Lectures hebdomadaires – La pauvreté

Extrait de John Main osb, Les Conférences de Gethsémani, « Deuxième Conférence », Méditation Chrétienne du Québec, 1997, pp. 36-37.

La pauvreté que représente la méditation n’a rien à voir avec le rejet de soi. Il ne s’agit pas de nous fuir ni de nous haïr. Mais pour atteindre notre être véritable – et c’est à cette invitation que nous répondons quand nous méditons, il nous faut faire l’expérience radicale de la pauvreté personnelle dans un ferme abandon de soi.

Ce que nous abandonnons, ce à quoi nous mourons, ce n’est pas, nous dit la tradition Zen, le moi ou le mental, mais plutôt cette image du moi que nous avons identifiée à tort à la personne que nous sommes vraiment. On évitera, à ce propos, de discourir avec « une intelligence imaginative », comme le dit le Nuage de l’Inconnaissance. Mais cette formulation indique bien que ce à quoi nous renonçons dans la prière, c’est essentiellement à la non-réalité.

Et la souffrance du renoncement sera proportionnelle à la force de notre adhésion à la non-réalité, au degré auquel nous aurons pris nos illusions pour la réalité.

 

Après la méditation

 

 

Franz Wright, “Ohio Sunflowerfield,” in God’s Silence. New York, Knoph, 2008, p. 132.

Secrètement,
chacun croit
une minute
que la mort est
une catastrophe
exceptionnelle
qui n’arrive
qu’ailleurs,
qu’aux autres,
et la minute suivante
un destin tragique
personnel auquel
on est seul condamné –

Qu’est-ce qui ne va pas, dans la vérité si profondément réconfortante et
parfaite ?