Home 2018 juin 24 Lectures hebdomadaires – La méditation est exigeante

Lectures hebdomadaires – La méditation est exigeante

John Main, osb, « Why is Meditation Difficult? » [Pourquoi la méditation est-elle difficile ?], The Way of Unknowing, New York, Crossroad, 1990, p. 87.

Nous vivons dans une société très matérialiste, une société qui envisage toute chose sous l’angle de la possession et, même si nous devenons plus spirituels dans la forme, nous pouvons facilement devenir, au fond, des matérialistes spirituels. Au lieu d’accumuler de l’argent, nous nous efforçons d’accumuler grâces ou mérites. Or, la voie de la prière est une voie de dépossession et d’abandon, ce qui nous est très difficile car nous avons été éduqués à la réussite, à l’importance de gagner et non de perdre. Mais Jésus nous dit que si nous voulons trouver notre vie, nous devons la perdre. Dire le mantra, c’est précisément notre réponse à ce commandement.

La méditation demande de la générosité parce qu’elle demande tout. Elle demande cet abandon du désir et, positivement, requiert une ouverture généreuse à Dieu. Tant de gens, en entendant parler de la méditation pour la première fois, s’imaginent que c’est une voie extraordinairement sèche, intellectuelle, non émotionnelle, non affective. Mais elle n’est rien de tout cela. Elle est un engagement et une ouverture à l’amour infini, et cet amour est comparable à une fontaine qui jaillit avec force dans notre cœur.

Le mantra est comparable à l’aiguille d’une boussole. Il vous dirige toujours dans la direction que vous devez suivre, laissant le moi pour entrer en Dieu, et quel que soit le sens dans lequel vous dirige votre ego, la boussole est toujours fiable dans la direction qu’elle indique. Le mantra, si vous le dites avec générosité, avec fidélité et avec amour, vous indiquera toujours la direction de Dieu.

 

Après la méditation

 

 

Denise Levertov, « Witness » [Témoin], The Life around us, New York, New Directions, 1997, p. 71.

Témoin

Il est des fois où la montagne m’est cachée
dans des voiles de nuages,
et des fois où je me cache de la montagne
dans des voiles d’inattention, d’apathie, de fatigue,
quand, par temps clair, j’oublie ou refuse
de descendre vers la rive
pour y retrouver la confirmation
de cette présence manifeste.