Home 2015 décembre 24 Lectures hebomadaires – De l’isolement à l’amour

Lectures hebomadaires – De l’isolement à l’amour

Extrait de John Main o.s.b., The Way of Unknowing, « From Isolation to Love » (De l’isolement à l’amour), New York, Crossroad, 1990, p. 44-46.

Nous méditons parce que nous savons avec une certitude absolue que nous devons traverser et dépasser notre stérilité. Nous devons transcender la stérilité du système clos d’un mental purement introspectif. Nous savons, avec une évidence toujours plus grande, que nous devons dépasser l’isolement pour entrer dans l’amour… Plus ce retour sur soi sera intense, plus complexe sera la fixation sur la conscience de soi. Le résultat, c’est que nous sommes comme piégés dans un palais de miroirs où nous prenons constamment l’image pour la réalité. Et tout ce que nous avons, ce sont des images de nous-mêmes.

[P]ourquoi la méditation est-elle si différente ?… [C’est parce que] nous devons faire un acte de foi, un acte total d’abandon. En d’autres termes, nous nous engageons entièrement à méditer, et à dire le mantra comme un moyen de nous détacher de la conscience de soi. C’est à ce moment-là que la stérilité que nous éprouvons se transforme en pauvreté, une pauvreté que nous acceptons totalement, un état de complète simplicité, complète vulnérabilité et complet abandon à Dieu. Et la conscience de soi cède la place à la conscience. Nous devenons conscients de ce qui se trouve au-delà de nos horizons, de ce qui est, de ce que Dieu est : que Dieu est amour… Nous voyons toute chose enveloppée dans l’amour infini de Dieu.

Après la meditation

Extrait de : Stanley Kunitz, « The Artist », New York, Norton, 1995, p. 63.

Ses peintures s’assombrissaient d’année en année.

Elles couvraient les murs, elles remplissaient la pièce :

finalement, elles remplirent son monde –

le ravissement, presque.

Lorsque les voix baissaient, il se précipitait pour écouter

l’âme rayée de Mozart

en rotation infinie.

Il allait et venait, encore et encore,

il arpentait le sol maculé de peinture,

rétrécissant à chaque tour,

pris au piège de son vide monumental,

hurlant contre ses adversaires.

Enfin, il prit un couteau

et se tailla une issue

entre les cadres de son haut décor.

Par les trous de son univers en lambeaux

l’innocence première et la lumière

coulèrent à flots.