Home 2024 janvier 21 Lectures hebdomadaires – Exercer notre capacité d’attention

Lectures hebdomadaires – Exercer notre capacité d’attention

Laurence Freeman OSB, extrait du Bulletin trimestriel de la CMMC, janvier 2020.

Ce que nous appelons souvent l’amour peut être l’envie et la faim de solitude, de confort et de possession. Lorsqu’il est déçu – par celui sur qui nous l’avons projeté – notre « amour » égocentrique peut rapidement se transformer en colère et en désespoir. Pour sortir de ce cycle, nous avons besoin d’une ascèse, d’une discipline personnelle qui consiste à exercer notre capacité d’attention. Cette aptitude finit par devenir un amour qui transforme l’ego. Prêter attention au réel, et non à notre version illusoire de la réalité, illustre pourquoi la vérité nous rend libres également d’aimer et d’être aimé.

Le lien entre la méditation (ascèse essentielle de la vie chrétienne) et l’amour (source et but de la sagesse) est comme une corde qui tire un rideau dans une pièce sombre et laisse affluer la lumière divinisante d’une nouvelle sainteté. La nouvelle sainteté de notre temps est la reconnaissance de Dieu dans toutes les dimensions de notre époque, sans nostalgie et en accord avec tout ce que nous avons appris sur la nature humaine et les lois de l’univers. C’est une sainteté universelle et non paroissiale. Elle ne dépend pas de l’approbation des autres mais de la reconnaissance mutuelle qui se produit entre Dieu et nous dans l’état de contemplation. Son fruit est l’œcuménisme de toutes les confessions. En nous basant sur le modèle de l’histoire, nous pouvons deviner que le renouveau de la vie chrétienne s’accomplira lorsqu’un nombre suffisant de disciples aura appris à gérer la violente tempête de notre crise actuelle.

Après la méditation

 Franz Wright,« Love », dans God’s Silence (New York : Knoph, 2006), p. 99.

AMOUR

Pendant qu’ils réfléchissaient à la lapider
– et pourquoi pas ? —
il s’agenouilla
et écrivit de son doigt
quelque chose dans la poussière.
Nous sommes, comme vous le savez,
faits de poussière,
et la parole inconnue était donc,
est et sera pour toujours
inscrite dans notre chair,
dans les plis gris de la chair de la mémoire.
En arche en ho logos.
[Au commencement était le Verbe]