Home 2023 janvier 22 Lectures hebdomadaires – Cette eau vive

Lectures hebdomadaires – Cette eau vive

Laurence Freeman OSB, extrait de la Lettre du Bulletin trimestriel de la WCCM, octobre 2022, p. 5.

Apprendre, ce n’est pas subir un lavage de cerveau. Cela exige un changement d’approche, une modification de la perception et une ouverture à d’autres points de vue. L’expérience de la prière pure qu’ouvre la méditation va changer notre façon de comprendre l’enseignement de Jésus. Dans les paraboles et dans l’histoire de la vie de Jésus, nous continuerons à voir le premier niveau de sens évident. Mais une attention pure et aimante change notre regard et nous verrons d’autres aspects à des niveaux plus subtils et plus réels. Il ne s’agit pas de trouver des réponses ou des solutions, mais de voir ce que nous ne voyions pas auparavant. En ce sens, la vie même est une parabole qui nous enseigne son sens et son but. Lorsqu’elle est vécue pleinement, elle nous demande d’y lire ses joies et ses deuils, et cela qui change notre façon de la voir et de la vivre.

Après la méditation

Kim Stafford, « A Blessing for Teachers : My People, My Heroes, My Friends », dans Singer Come from Afar, Pasadena, Red Head Press, 2021, p. 91.

Vous êtes enseignant parce que, impuissant, vous aimez le futur invisible,
à peine déguisé en enfant qui ne connaît pas encore son pouvoir et son don ;
et c’est à vous de créer les conditions où ces merveilles peuvent se révéler.

Ainsi, l’alchimie dans une salle bondée,
la transmutation du plomb de la torpeur médicamenteuse
en or de l’engagement fiévreux avec soi-même, les autres et la Terre,
voilà la mission que vous avez choisi d’accepter.

En tant qu’enseignant, vous vous liez d’amitié avec l’avenir invisible
en regardant dans les yeux des débutants,
et vous y trouvez une lueur, un éclat, un regard vers l’extérieur,
qui va de la réticence à quelques mots,
puis de quelques mots à une histoire hérissée de pensées. Le savoir est un fossile que nous retournons dans nos mains,
mais l’apprentissage est cette eau vive pour les jeunes
que nous versons à la louche
en regardant dans les yeux les enfants que nous confie ce monde dur.