Laurence Freeman OSB, extrait de « Touching Reality » (série de cassettes disponible sur www.mediomedia.com).

La méditation est une façon de suivre la piste de notre humanité jusqu’au centre de la réalité, là où nous pouvons faire l’expérience d’une unité qui est paix, joie et amour. Là, les différences sont transcendées et les dualités résolues. Nous découvrons alors que nous ne méditons pas seulement pour notre propre tranquillité d’esprit. Nous méditons avec le sentiment croissant que notre cheminement est d’une importance vitale pour les autres. […] Saint Augustin dit que le but de cette vie est de rétablir la santé de l’œil du cœur, grâce auquel nous voyons Dieu en toutes choses. La méditation est le moyen par lequel nous rétablissons la santé de l’œil du cœur afin de voir l’unité de Dieu où que nous soyons, avec qui que nous soyons – même au cœur du conflit et de la discorde, surtout au cœur du conflit et de la discorde. En suivant notre parcours, nous commençons à transcender les dualités qui nous maintiennent enfermés dans le conflit, la suspicion, la colère et la violence – verbale, psychologique ou physique. Nous savons que ce sont les forces sont les plus négatives en nous, dans nos relations et dans le monde. Mais en avançant sur le chemin, méditation après méditation, jour après jour, nous nous libérons de la racine obscure qui nous retient loin de l’amour et de la vision de Dieu.

 

Après la méditation

 

 

Maître Eckhart, « Love Does That » dans Love Poems From God, ed. Daniel Ladinsky, New York, Penguin Compass, 2002, p. 108.

Toute la journée, le petit âne travaille,
parfois avec de lourdes charges sur le dos
et parfois simplement avec des inquiétudes
sur des choses qui ne concernent que les ânes.

Et les soucis, comme nous le savons,
peuvent être plus épuisants que le travail physique.

De temps en temps, un gentil moine vient à son étable
et apporte une poire, mais plus que ça,
il regarde l’âne dans les yeux
et caresse ses oreilles.

et pendant quelques secondes,
l’âne est libre
et semble même rire,
parce que l’amour produit cela.

L’amour libère.