Home 2022 septembre 18 Lectures hebdomadaires – Salus : la santé du salut

Lectures hebdomadaires – Salus : la santé du salut

Laurence Freeman OSB, extrait de « Christian Faith » dans First Sight, Londres, Continuum, 2011, p. 100.

L’influence de Jésus guérissant ceux qui se tournaient vers lui dans la foi s’étendait au-delà du domaine physique. Après avoir guéri les dix lépreux ou la femme atteinte d’hémorragie, deux maladies qui excluent socialement, il s’est penché sur leur réintégration dans la communauté au sens large. Il a compris que sa mission consistait à apporter à tous le « salus » – la santé du salut. Il a donc touché la maladie qui est en nous tous. Et qui n’a pas besoin de guérison ? […]

Il n’est donc pas le sauveur qui condamne et damne ceux qui ne prennent pas le médicament qu’il offre, comme le voient les chrétiens fondamentalistes. Plus tard, l’iconographie chrétienne le représentera davantage ainsi comme le Pantocrator, le juge universel au bras levé et menaçant, comme dans la chapelle Sixtine. Puis il fut représenté comme l’empereur divinisé régnant depuis son trône. Mais la plus ancienne image de Jésus que nous ayons est celle d’un jeune berger, ramenant sur ses épaules la brebis égarée. Guérisseur ou juge ? Comme nous l’avons vu pour la foi, les métaphores sont importantes.

Lorsque les métaphores dominantes sur Jésus et le christianisme reflètent une religion dont la dimension contemplative est faible ou inexistante, la foi se confond fatalement avec la croyance. Les idées sur Jésus, les formules théologiques qui le définissent, les rituels du culte, tout cela devient surdéfini et préservé, voire absolutisé et idolâtré. Mais lorsque la dimension contemplative de l’Évangile est reconnue et enseignée, les métaphores et les formes de l’Église commencent à changer.

 

Après la méditation

 

 

Rumi, extrait de l’Ode 3090, tr. Coleman Barks, Public Realm.

Soyez une lampe, ou un bateau de sauvetage, ou une échelle.

Aidez l’âme de quelqu’un à guérir.

Sors de ta maison comme un berger.