Laurence Freeman OSB, extrait de : A Short Span of Days : Meditation and Care for the Dying, Singapour, Medio Media, 2010, p. 54-55.

L’amour est l’énergie de tout notre être. Il est la puissance qui crée la plénitude et relie les différentes parties de l’être humain.

Les soins que nous donnons doivent être de l’amour, un amour qui vient du centre de notre être et qui, en ce sens, nous transcende. Ce n’est jamais quelque chose que nous contrôlons […] et cela ne se compare pas au sourire professionnel ni aux techniques de communication, qui peuvent parfois être utiles et nécessaires. […] L’amour est une préoccupation, une compassion qui jaillit naturellement, spontanément, de notre centre, de la profondeur de notre être. […] Il y a toujours un danger de trop savoir, d’observer chacun [individu ou groupe] objectivement en cherchant à savoir s’il correspond au modèle parfait. Peut-être faut-il connaître le modèle attendu pour faire un bon travail, mais comme Jung l’a dit à propos de son travail de thérapie : connaissez bien vos faits et vos théories, mais lorsque vous touchez le mystère d’une personne vivante, vous devez tout oublier. Oublier tout ce que vous savez.

 

Après la méditation

 

 

Kim Stafford, « Easy Pickings », dans Singer come frome afar, Pasadena, Red Hen Press, 2021, p. 124.

Cueillette facile

Il est facile de rire dans le champ de myrtilles,
comme les staccato de plic-ploc
des baies qui tombent dans le seau,
et vous entendez les enfants plaisanter
dans une douzaine de langues parmi les vertes rangées.

Là-bas aussi, il est facile de pardonner,
de voir les vieilles trahisons s’atténuer
par l’écrasement mielleux des baies
sur votre langue.

Il est même possible d’imaginer la paix
entre des gens qui se détestaient
avant que leurs enfants ne se rencontrent entre ces rangées
et ne se demandent : « On cueille ensemble ? ».

Viens cueillir avec moi, mon ennemi, mon moi en colère,
viens, couple séparé qui se chamaille pour de l’argent,
viens dans le champ de myrtilles, la Palestine et Israël,
viens te pencher pour regarder sous les feuilles éclaboussées de soleil,

Viens scruter ces ombres sombres à la recherche de bleu.