Home 2021 octobre 10 Lectures hebdomadaires – Tout ce que j’ai, je le donne

Lectures hebdomadaires – Tout ce que j’ai, je le donne

TOUT CE QUE J’AI, JE LE DONNE

Laurence Freeman OSB, extrait de « Letter Twelve » in Web Of Silence, Londres, Darton, Longman & Todd, 1996, pp. 130-31.

Les oppositions extrêmes de la vie, comme le problème de la pauvreté et de la richesse, ou dans la vie spirituelle, la relation entre la contemplation et l’action, peuvent nous tourmenter personnellement et nous diviser socialement. [Lorsque j’étais au Brésil], j’ai été constamment mis au défi d’approfondir la question de la pertinence de la méditation pour la société. Ce défi, ainsi que les personnes merveilleuses avec lesquelles je méditais, m’ont aidé à voir la pauvreté d’esprit (notre non-possessivité) comme le lien décisif entre nous et ceux qui n’ont pas les possessions nécessaires à la vie humaine. La méditation ne change peut-être pas directement la structure sociale injuste, mais grâce à la pauvreté d’esprit, elle dissout implacablement les structures égoïstes de la peur et du désir qui créent et maintiennent ces institutions injustes. Elle nous permet de regarder les pauvres sans craindre d’être volés ou d’être accusés, et donc de les voir d’une manière qui les inclut plutôt que de les rejeter ou de les fuir. [ . . . ]

La méditation est un travail, à la fois notre travail de recherche de Dieu et celui de Dieu qui nous cherche. C’est aussi un pèlerinage dans l’univers mystérieux de la personne humaine, une exploration de la connaissance de soi où le dépassement de l’ego permet l’émergence de la connaissance unitive et non duelle de Dieu. Le sens et l’authenticité de notre vie dépendent de cette connaissance de soi.

 

Après la méditation

 

 

Linda Gregg, « It Goes Away » in All of it Singing : New and Selected Poems, Minneapolis, Graywolf Press, 2008, p. 180.

ÇA S’EN VA

Je donne tout et ça s’en va,
dans l’air poussiéreux,
à la surface de l’eau
où ça disparaît de notre vue.
Je donne tout ce qui m’a été donné :
les voix des enfants sous les nuages,
les hommes aux tables d’échecs dans les parcs,
les femmes qui entrent et sortent des boulangeries.
Dieu qui est venu ici par la pierre, par l’arbre, par l’oiseau.
Toutes les choses silencieuses dans mon regard.
Toutes les choses crédibles dans leur disparition.
Tout ce que j’ai, je le donne
et ça s’en va.