Laurence Freeman OSB, extrait de Touching Reality (série de cassettes disponibles sur www.mediomedia.com).

La méditation est un moyen de suivre notre parcours jusqu’au cœur

de la réalité, là où nous parvenons à connaître une unité qui est paix, joie et amour. Les différences ont été transcendées, les dualités résolues. Et nous découvrons que nous ne méditons pas seulement pour notre propre tranquillité d’esprit. Nous méditons avec le sentiment croissant que notre parcours est d’une importance vitale pour les autres. Nous arrivons à voir l’unité plutôt que la division en regardant les autres et en regardant le monde. […]

Saint Augustin disait que le seul but de cette vie est de restaurer la santé de l’œil du cœur, par lequel nous voyons Dieu en toutes choses. La méditation est le moyen par lequel nous restaurons la santé de l’œil du cœur afin de pouvoir voir, […] où et avec qui que nous soyons – même au cœur des conflits et de la discorde, surtout au cœur des conflits et de la discorde. En suivant notre parcours, nous commençons à transcender les dualités qui nous maintiennent enfermés dans les conflits, la suspicion, la colère et la violence – verbale, psychologique ou physique. Nous savons que ce sont là des forces négatives en nous, dans nos relations et dans le monde. En avançant dans notre parcours, méditation après méditation, jour après jour, nous nous libérons de la racine qui nous empêche d’aimer…

 

Après la méditation

 

 

Kim Stafford, « Curse of the Charmed Life », in Singer Come from Afar, Pasadena, Red Hen Press, 2021, p. 117.

La malédiction d’une vie de rêve

Les choses ont plutôt bien marché pour vous –
vous avez tout ce qu’il vous faut, et si vous désirez plus,
vous avez des gens prêts et capables de vous le fournir.

Bien sûr, un jour votre chance s’épuisera,
vous serez impuissant, puis parti, et vos gens
se rassembleront en votre honneur.

Il y aura de la musique, et des larmes.
Les gens s’embrasseront pour vous.
Il y aura un étrange élan, un bavardage de mots gentils. Une bénédiction.

Mais la malédiction de ce rêve est l’exclusion des malchanceux,
comment les dons vous rendent sourd
au cri soudain d’un homme relégué dans les bas-fonds,
vous rendent aveugle au visage sale d’une femme à la pancarte en carton.

Sans faim, il est facile d’être sans cœur.
Sans blessure, on est handicapé.

Sans les coups de malchance, ceux des espoirs perdus,
les blessures d’une vie sans amour,
les rêves sombres qui durent après l’aube,
comment pouvez-vous savoir
ce que peut être la vie des autres ?