Home 2021 avril 18 Lectures hebdomadaires – Le devoir d’être heureux

Lectures hebdomadaires – Le devoir d’être heureux

Laurence Freeman OSB, extrait de « Letter Twelve » [Lettre douze], in Common Ground, New York, Continuum, 1999, p. 132.

Notre conditionnement consumériste et matérialiste prône notre droit au bonheur. Nous nous rendons malheureux, ainsi que la moitié du monde, en revendiquant ce droit aux dépens des autres et en considérant la course au bonheur comme une compétition. Les désirs de notre cœur, comme l’a enseigné Diadoque, se transforment en images, et ces images commencent à exister dans la pénombre de la réalité. En agissant pour rendre ces images plus substantielles, nous libérons le pouvoir de l’illusion dans le monde, à travers ces mêmes désirs égoïstes. Les êtres humains, qui ne sont pas naturellement mauvais, peuvent alors poser des bombes dans les rues commerçantes, exploiter les pauvres, tromper les crédules, corrompre les jeunes et trahir les bien-aimés. Une petite mais tragique erreur est au cœur de ce malheureux drame humain. Plus que de posséder le droit d’être heureux, nous naissons avec le devoir d’être heureux que nous ne remplissons qu’en découvrant la vraie nature du bonheur.

 

Après la méditation

 

 

Sainte Thérèse de Lisieux, CRM 84-85, https://www.archives-carmel-lisieux.fr/carmel/index.php/les-novices/marie-de-la-trinite/plusieurs-temoignages-de-m-de-la-trinite/conseils-et-souvenirs-de-marie-de-la-trinite n° 19.

Alors que je me décourageais à la vue de mes imperfections,  raconte l’une des novices, Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus me dit : « Vous me faites penser au tout petit enfant qui commence à se tenir debout, mais ne sait pas encore marcher. Voulant absolument atteindre le haut d’un escalier pour retrouver sa maman, il lève son petit pied afin de monter la première marche. Peine inutile ! Il retombe toujours sans pouvoir avancer. Eh bien, consentez à être ce petit enfant ; par la pratique de toutes les vertus, levez toujours votre petit pied pour gravir l’escalier de la sainteté. Vous n’arriverez même pas à monter la première marche, mais le bon Dieu ne demande de vous que la bonne volonté. Du haut de cet escalier, il vous regarde avec amour. Bientôt, vaincu par vos efforts inutiles, il descendra lui-même, et, vous prenant dans ses bras, vous emportera pour toujours dans son Royaume où vous ne le quitterez plus. Mais si vous cessez de lever votre petit pied, il vous laissera longtemps sur la terre. »