Home 2020 janvier 19 Lectures hebdomadaires – L’unité de notre nature

Lectures hebdomadaires – L’unité de notre nature

Laurence Freeman o.s.b., extraits de son intervention à la Conférence nationale australienne, octobre 2019, Bulletin Meditatio, janvier 2020.

Nous sommes tous bien conscients des problèmes auxquels nous sommes confrontés à ce stade de l’évolution humaine, […] à quel point nous ne sommes pas unifiés, à quel point nous sommes collectivement éloignés de la vérité de notre nature humaine… car Jésus nous révèle que nous sommes essentiellement un. [Comme] il est difficile de croire en ce moment à l’unité de la nature humaine et à la possibilité que les êtres humains puissent aimer, pardonner, être justes, s’abstenir de toute violence. Il est très difficile de croire en la nature divine de l’humanité et à son potentiel, lorsque nous voyons comment nous nous comportons et les dysfonctionnements des dirigeants que nous semblons parfois mériter avec effarement… et [lorsque] tant de structures que nous pensions fiables, politiquement, religieusement et économiquement, font faillite et disparaissent autour de nous. […]

La division détruit l’unité parce que, comme le mot le suggère, elle est diabolique, elle divise. L’intention de diviser pour mieux régner, le jeu politique auquel se livrent des gens sans scrupules, ne peut être de Dieu… parce que Dieu est un. Dieu n’est pas fragmenté en un panthéon de petits dieux, rivalisant les uns avec les autres comme les projections de notre propre imagination, de nos désirs et de nos peurs. Les trois grandes religions sœurs, malgré leurs différences et leurs conflits, ont compris que Dieu est un… et avancent avec cette même vision de la nature humaine et divine. L’unité profonde de l’être humain vient de la présence de Dieu en nous, dit St Paul, et découvrir cette unité en nous, dans notre nature… est la seule façon de guérir des blessures de la violence et de la division.

La méditation est le travail de découverte de cette unité en nous et entre nous… La chose la plus importante dont nous devons nous souvenir dans les défis de ce temps est l’unité que nous partageons – ce grand mystère de l’humanité – malgré notre diversité raciale, culturelle et religieuse. Nous ne pouvons pas la connaître de l’extérieur. Pour la connaître, il nous faut entrer dans un silence où nous abandonnons l’esprit dualiste. La conscience contemplative n’est pas un dogme et ne découle d’une pensée analytique, mais de l’expérience même de l’unité, qui est tout simplement l’expérience que nous consentons à goûter dans la méditation.

 

Après la méditation

 

 

Henri Le Saux, moine bénédictin et sannyasi, Eveil à soi, éveil à Dieu, Edition L’œil – F.X. de Guibert, 1990, coll. Deux Rives, p.61.

Une âme éveillée à la présence de Dieu dans la création se recueillera tout naturellement dans le silence des sens et de la pensée. Tout autant une âme qui est vraiment passée au-delà d’elle-même et a découvert Dieu en son soi le plus profond, spontanément découvrira et réalisera la présence de Dieu en les créatures et au plus intime de chaque être.