Laurence Freeman o.s.b., «Christian Faith», in: First Sight: The Experience of Faith [« La foi chrétienne », Premier regard: l’expérience de la foi], Londres, Continuum, 2011, p. 102.

Lorsque l’on reconnaît et intègre la dimension contemplative de l’Évangile, les métaphores et les formes de l’Église commencent à changer. Elles deviennent plus justes et inclusives. L’égalité des femmes entre dans ce monde dominé par les hommes. On ne dit plus aux homosexuels qu’ils sont «anormaux». [Les réfugiés ne sont pas diabolisés.] Les questions de justice sociale et environnementale deviennent aussi importantes que la protection de l’orthodoxie. Lorsque son cœur respire dans la prière de l’Esprit, et pas seulement celle du culte public ou de la dévotion privée, l’Église découvre collectivement la transcendance inhérente à la foi. En devenant moins tournée vers elle-même, elle voit qu’elle sert mais qu’elle ne doit pas s’identifier au Royaume qu’elle est censée transmettre. Avec l’air pur de contemplation, la foi grandit et la croyance trouve sa juste place.

Le langage que nous utilisons pour parler de Jésus change également. On ne parle plus de lui comme s’il était le capitaine d’une équipe qui gagne contre les autres, ou un juge venu condamner le monde. Les notions de sacrifice et de rédemption revêtent un sens plus subtil et mystique. En comprenant que Jésus est le médecin divin et la parole qui guérit tout, l’Église commence à parler un langage que le monde peut entendre.

 

Après la méditation

 

 

Père Dominique Hermant, ancien abbé du Monastère d’En Calcat. Transcription d’un extrait d’une conférence enregistrée.

Se laisser conduire par l’Esprit

Supposons que vous faites route et que vous prenez un auto-stoppeur. En se présentant, il vous dit qu’il est le Saint Esprit. Vous pouvez alors imaginer toute une gamme de réponses possibles :

• Tenez-vous tranquille, je n’aime pas être dérangé quand je conduis.

Ou bien :

• Quelle chance, vous allez me raconter des histoires pour me distraire.

Ou encore :

• Tenez, prenez ma carte routière. Et quand je serai embarrassé pour trouver la bonne direction, vous pourrez me guider.

Ou bien finalement :

• S’il vous plait, prenez le volant !

La confiance que Dieu attend de nous consiste à lui laisser prendre le volant par son Esprit, dans toute notre vie, globalement et en détails.

Accueillir l’Esprit, c’est, en premier lieu, lui faire confiance, s’abandonner à lui, se livrer à lui.