Home 2019 mars 03 Lectures hebdomadaires – La simplicité

Lectures hebdomadaires – La simplicité

John Main osb, extrait de « S’engager à la simplicité », Le chemin de la méditation, Bellarmin, 2001, pp. 55-57.

En méditant, nous apprenons à être. Non pas à être un personnage particulier, ou une chose particulière, mais simplement à être […] dans un état d’absolue simplicité. Nous ne cherchons pas à agir. Nous ne cherchons pas à nous excuser d’être qui nous sommes, ou tels que nous sommes. Nous vivons simplement à partir du tréfonds de notre être, protégés et fortifiés par notre enracinement dans la réalité. C’est un idéal étranger à la plupart d’entre nous parce que nous avons appris à penser que la vérité réside uniquement dans la complexité. Cependant, nous savons tous intérieurement que la vérité ne se découvre que dans l’absolue simplicité, dans l’ouverture.

La méditation est le moyen d’opérer une percée du monde de l’illusion dans la pure lumière de la réalité. La grande illusion qui retient la plupart d’entre nous consiste à croire que nous sommes le centre du monde et que toute chose et tout être tournent autour de nous. On apprend avec la méditation que tel n’est pas le cas. […]  La méditation est la voie royale de la libération. Nous sommes libérés du passé et nous nous ouvrons à la vie qui se présente à nous à chaque instant. Nous apprenons que nous sommes parce que Dieu est, [et qu’] être, tout simplement, est le don le plus précieux qui nous soit fait.

 

Après la méditation

 

 

Mary Oliver, “Blue Iris,” Devotions, NY, Penguin, 2017, p. 215.

Maintenant que je suis libre d’être moi, qui suis-je ?
Je ne peux pas voler, ni courir, et vois comme je marche lentement.
Je crois que je sais lire des livres.

« Qu’est-ce que tu fais ? »
crie la mouche à tête verte en bourdonnant.

Je referme le livre.

Je peux écrire des mots comme ceux-ci, doucement.

« Qu’est-ce que tu fais ? »
murmure le vent en s’arrêtant sur une butte derrière la fenêtre.

Donne-moi un peu de temps, ai-je répondu à sa tête argentée qui me dévisage.
Ça n’arrive pas d’un coup, tu sais.

« Ah bon ? » dit le vent, et il fait irruption,
libérant une distillation d’iris bleu.

Et mon cœur panique de ne pas être comme je voudrais être,
un réceptacle vide, en attente, pur et sans voix.