Home 2018 septembre 23 Lectures hebdomadaires – croyances et foi

Lectures hebdomadaires – croyances et foi

Laurence Freeman, osb, extrait de « Understanding Faith » in First Sight : The Experience of Faith, Continuum, Londres, 2011, pp. 13-14.

Se contenter d’affirmer et de défendre ses croyances ne peut mener à une vraie communauté de foi. Cette attitude fait de nous des adeptes d’une secte, des artisans d’une cabale fondamentaliste. Elle inhibe le mental en tant qu’organe de perception et de vérité. Si, confondant ainsi foi et croyance, nous envisageons la foi comme une vertu conférant le sentiment d’être différent ou supérieur aux autres, nous devenons tel le pharisien qui remerciait Dieu de l’avoir fait différent des autres et qui trouvait satisfaction dans le fait d’être supérieurement différent. Dans cet état, le mental religieux peut même se persuader que cette attitude est de l’humilité. En nous identifiant totalement à la croyance, […] nous nous situons dans un monde privé de notre fabrication plutôt que dans le royaume de Dieu ou le royaume-Christ dans lequel « il n’y a ni Juif ni Grec, ni homme ni femme, ni esclave ni homme libre ». Les gens religieux ont souvent peur de la puissance de la foi précisément parce qu’elle pousse vers ce royaume indifférencié de l’Esprit où les différences religieuses, sociales et même sexuelles, que des croyances soigneusement sauvegardées peuvent contrôler dans leur moindre détail, sont toutes démantelées.

La foi est l’autoroute de l’esprit. Tout acte de foi que nous faisons est un dévoilement du labyrinthe de l’esprit. La croyance, coupée de la foi, conduit à un dédale de miroirs, une suite infinie de régressions, le dédale de l’ego. Les dédales conduisent à des impasses, et plus nous nous perdons plus nous paniquons. Les labyrinthes, en revanche, ne demandent qu’une chose, que l’on suive avec foi leurs sinuosités étranges pour nous faire revenir au centre.

 

Après la méditation

 

 

Angelus Silesius, Dieu est un éternel présent, Dervy, 2001, Chemins de sagesse.

Dieu, dont l’amour et la joie

sont partout présents,

ne peut venir vous visiter

que si vous n’êtes pas là.