Home 2018 juin 10 Lectures hebdomadaires – L’Espérance

Lectures hebdomadaires – L’Espérance

Laurence Freeman, osb, extrait de « Espérance », La parole du silence, Le Jour éditeur, 1995, pp. 200-201.

L’espérance n’est pas un désir ou un rêve quelconque. Elle est le contraire de l’imagination. Elle est une attitude ou une direction fondamentale de la conscience, un mouvement vers l’extérieur. Espérer, c’est faire la découverte que nous faisons partie intégrante de quelque chose de plus grand que nous, et que nous vivons avec l’énergie de cette réalité entière. L’espérance, c’est se tourner vers l’extérieur, quelle que soit la difficulté de rester ainsi. Le désespoir est l’abandon de la conscience à la force de l’introversion… L’espérance est une vertu absolue, constante et inconditionnelle. Vous ne pouvez pas espérer seulement lorsque tout va bien. Vous devez être dans l’espérance et, en un sens, choisir de rester dans l’espérance, quelles que soient les circonstances, quelle que soit l’inclination à retomber dans la conscience de soi, dans l’enceinte sûre de l’ego.

L’espérance est l’une des vertus qui résulte de la prière profonde. C’est dans la prière profonde que nous nous tournons de soi vers Dieu, le Dieu qui est « autre » que nous, mais dont nous portons une ressemblance plus frappante que celle de notre famille ou de tout être humain. L’espérance est l’aspiration à être vraiment chez soi. C’est la plus forte aspiration de notre être.

 

Après la méditation

 

 

Tom Hennen, « From a Country Overlooked » [D’un pays oublié], Darkness Sticks to Everything, Port Townsend, WA, Copper Canyon Press, 2013, p. 74.

Il n’est pas de créatures que vous ne pouvez aimer.
Une grenouille appelant Dieu
d’un fossé plein de lune
quand vous êtes sur une route de campagne
dans la nuit de juin.
Le son suffit à faire pleurer les étoiles de bonheur.
Le matin, le paysage vert
est soulevé du sol par l’odeur de l’herbe.
Le jour traverse les heures,
porté sans effort par les insectes brillants
vivant leur vie secrète.
La beauté de l’espace
vers les horizons de prairies
nous fait mal.
Les feuilles du peuplier cliquètent dans une langue antique
au plus froid et au plus sombre de l’univers.
Le peuplier vous parle aussi
de brise et de soleil tacheté.
Vous êtes chez vous dans ces grands espaces vides
tout comme les merles aux ailes rouges et les marais.
Vous êtes à l’aise dans ce lieu
si plein de grâce et d’être
qu’il scintille comme des bijoux
renversés sur de l’eau.