Home 2018 février 11 Lectures hebdomadaires – La voie de l’amour

Lectures hebdomadaires – La voie de l’amour

John Main, osb, « La voie de l’amour », in: The Hunger for Depth and Meaning, ed. Peter Ng, Singapour, Medio Media, 2007, p. 184.

Le grand mystère de la foi est qu’on doit trouver l’amour dans son propre cœur, à condition de pouvoir être silencieux et immobile, de pouvoir faire de cet amour le centre suprême de son être. Cela signifie se tourner vers lui de tout son cœur, y porter attention. On prend la vie avec amour parce que ce qu’on rencontre dans son propre cœur est le principe vivant de l’amour. Écoutez saint Paul suggérer comment nous devrions être dans nos relations mutuelles :

« Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonné : faites de même. […] Par-dessus tout cela, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait. » (Col 3, 13-14)

La chose la plus importante que nous devons proclamer au monde, proclamer à tous, c’est que l’Esprit habite véritablement dans notre cœur. En y portant toute notre attention, nous pouvons nous aussi vivre de la plénitude de l’amour. Nous aussi pouvons vivre de la puissance qu’est le royaume de Dieu. Une part de la discipline de la méditation est qu’elle nous enseigne à demeurer dans cet amour, quoi qu’il arrive.

 

Après la méditation

 

 

Ellen Bass, « Any Common Desolation », Poem-a-Day, American Academy of Poets, 18 novembre 2016.

N’importe quelle petite désolation

peut suffire à vous faire lever les yeux
vers les feuilles jaunies du pommier,
le peu qui survit aux pluies et au gel,
dans un soleil de fin d’après-midi.
Elles luisent d’un or-orangé profond sur le bleu si pur,
un seul oiseau les déchirerait comme de la soie.
Vous aurez peut-être le cœur brisé,
mais ce n’est pas rien de connaître même un moment de vie.
Le bruit d’une rame contre la barque
ou d’un ruminant déchirant l’herbe.
L’odeur du gingembre râpé.
Le néon rubis de l’enseigne d’un épicier.
Des chaussettes chaudes.
Vous vous souvenez de votre mère, de sa précision de cérémonie,
quand elle rassemblait le coton blanc,
le glissait sur vos orteils,
relevait le talon, retournait le bord.
Le temps d’une respiration en traversant la cour boueuse,
la Grande Ourse déroulant sur vous la nuit,
et tout ce que vous redoutez, tout ce que vous ne pouvez pas supporter,
se dissout et, comme une aiguille glissée dans votre veine –
cette ruée soudaine du monde.