Home 2016 novembre 27 Lectures hebdomadaires

Lectures hebdomadaires

Laurence Freeman, osb, Extrait des Lettres sur la méditation, « Première Lettre », Editions du Relié, 2003.

Nous ne trouverons jamais la paix dans le tourbillon des soucis et des problèmes en voulant en sortir par la pensée. Celle-ci est un faux labyrinthe qui nous ramène toujours au même point de départ, notre état de confusion. La prière est le vrai labyrinthe qui nous conduit au-delà de la pensée dans la paix qui « passe tout entendement ». Le plus difficile est de lâcher nos anxiétés, ce qui témoigne de la capacité de résistance négative de l’ego. Pourtant, c’est tellement simple. Il suffit de comprendre la vraie nature de la méditation : nous n’essayons pas de penser à rien, nous ne pensons pas.

[…]

Dans nombre de labyrinthes antiques, ce que l’on découvrait au centre, c’était un monstre, une chose terrifiante, qui fait craindre pour sa vie. Les labyrinthes chrétiens placent le Christ au centre de tous les tours et détours de la vie. En Christ, nous ne trouvons pas la peur, mais sa dissolution dans la certitude finale et fondamentale de l’amour. La méditation est le travail de l’amour et c’est par l’amour, non par la pensée, que Dieu, finalement, est connu. La connaissance qui sauve est celle de l’amour. C’est pourquoi John Main voyait dans notre expérience humaine de l’amour le meilleur moyen de comprendre pourquoi nous méditons, et que la méditation nous fait entrer dans la réalité.

Comme toute relation, celle-ci passe par des stades. À chaque stade de croissance, il y aura toujours une crise, un nouveau saut de la foi. Nous passons tous par des cycles : enthousiasme, lutte avec la discipline, sécheresse, désespoir, illuminations qui ne durent pas. Mais les compagnons de pèlerinage que nous sommes se remettent mutuellement en mémoire, de l’intérieur du labyrinthe, que le centre est notre vraie demeure, là où nous sommes simplement nous-mêmes. Et nous nous rappelons qu’il n’y aurait pas d’éclairs de joie, pas d’éveils temporaires, si la joie n’était pas la nature de la réalité…

Après la méditation

 

Jalaluddin Rumi, extrait de Breathing Truth, ed. Muriel Maufroy, Sanyar Press, Londres, 1997, p. 158.

Si ta connaissance du feu ne vient que des mots, demande à être cuit.
Ne reste pas dans la certitude acquise par l’intermédiaire d’autrui.
Il n’y a pas de vraie certitude avant de brûler.
Tu veux cette certitude ? Alors, entre dans le feu.

à chaque inspiration et demeura avec moi inaperçu,
quelque chose qui était ici, innommé, inconnu, durant les jours
et les nuits, pas séparé d’eux lorsqu’ils vinrent et s’en furent.
Cela a dû être ici, alors ni tôt ni tard.
Par quel nom puis-je l’aborder maintenant en apportant mes remerciements ?