Extrait de John Main OSB, « La vraie connaissance », in The Way of Unknowing, New York, Crossroad, 1990, pp 70-71.

L’un des innombrables bénéfices que nous avons à gagner en méditant est de devenir capables de transcender le cadre culturel dans lequel nous avons grandi. Nous sommes tous plus ou moins prisonniers des idées reçues de notre époque et en conséquence, nous déplorons de trouver si peu de créativité dans notre pensée. Les gens ont presque peur de penser ce qu’ils pensent. Chacun ne fait que brasser le stock d’idées qu’on nous a présentées et, je le crains, même pas celles des vrais penseurs de notre époque, mais souvent seulement des concepts préfabriqués, d’occasion, commodes.

Dans le silence de la méditation cependant, nous sommes mis face notre singularité personnelle et unique et il nous est donné le courage d’être nous-mêmes, de nous connaître et de connaître le monde que nous habitons. Nous pensons et répondons à un monde réel et neuf, de façon réelle.

 

Après la méditation

 

« The Road Home », The Soul of Rumi, tr. Coleman Barks, New York, HarperCollins, 2002, pp 170-71.

La Route de la maison

Une fourmi file avec son grain de blé au bord d’une aire de battage,
se déplaçant entre d’énormes tas

de blé, ignorant l’abondance qui l’entoure. Elle pense que son
unique grain est tout ce qu’il y a à

aimer. Ainsi choisissons-nous de nous vouer à une graine minuscule. Ce corps,
un chemin ou un maître. Regarde

plus au large et plus loin. L’essence de tout être humain peut voir,
et ce que capte l’essence des yeux,

l’être le devient… L’océan se déverse
au travers d’une jarre, et tu pourrais dire qu’il

nage dans le poisson ! Ce mystère donne la paix à ton
désir et ainsi la route vers ta maison devient ta maison.