Home 2015 décembre 30 Lectures hebdomadaires – Le silence de l'âme

Lectures hebdomadaires – Le silence de l'âme

Extrait de Laurence Freeman, osb, « The Silence of the Soul », The Tablet, 10 mai 1997.

Nos pensées, nos peurs, nos rêves, nos espoirs, nos colères et nos attirances surviennent par moment et retombent tous. Nous nous identifions automatiquement avec ces états fugaces ou compulsivement récurrents, sans penser à ce que nous pensons. Quand le silence nous enseigne à quel point ces états sont passagers et peu fiables, nous sommes confrontés à la question terrible de savoir qui nous sommes. Dans le silence, nous devons faire face à la terrible possibilité de notre propre non-réalité.

La pensée bouddhique fait de cette expérience – qu’elle appelle anatman ou «non soi» – l’un des piliers de sagesse centraux de sa voie de libération de la souffrance et l’un de ses moyens essentiels d’illumination. Le pratiquant bouddhiste est encouragé à rechercher ce sens de l’éphémère intérieur et plutôt que de le fuir, à plonger directement dedans, comme l’ont fait Maître Eckhart et les grands mystiques chrétiens.

Naturellement, l’anatman est l’idée bouddhiste avec laquelle les autres ont généralement le plus de difficultés. Comme c’est absurde, terrible, sacrilège de dire que je n’existe pas. En fait pour la plupart, l’antagonisme chrétien à l’anatman n’est pas fondé ou fondé sur une mauvaise interprétation. Cela ne signifie pas que nous n’existons pas, mais que nous n’existons pas de façon indépendante et autonome…

Je n’existe pas par moi-même parce que Dieu est le fondement de mon être. À la lumière de cette perspective, nous lisons les paroles de Jésus dans le Nouveau Testament avec une perception plus profonde. « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. » (Luc 9, 23-24).

Après la méditation

Extrait du Dhammapada,  » The Path « , versets 276-279, éd. par Anne Bancroft (Rockport, MA: Element, 1997), p. 81.

Vous devez faire l’effort, l’éveillé montre seulement la voie. Ceux qui sont entrés dans la voie et qui méditent se libèrent des liens de l’illusion.

Tout change. Tout survient et passe. Celui qui réalise cela est libéré de la tristesse. C’est une voie lumineuse.

Exister, c’est connaître la souffrance. Prenez conscience de cela et soyez libre de la souffrance. Telle est la voie radieuse.

Il n’y a pas à souffrir d’être séparé. Celui qui comprend cela est libre. C’est la voie de la clarté.